je veux un jour numéro deux, une suite à l'hôtel, supplément mortel + ethan

je n’ai jamais rien compris aux maths. je n’ai jamais rien compris aux calculs et bien que ce soit ma deuxième année de lycée, je n’y comprends toujours rien. allez au diable avec vos fonctions logarithme, et sa copine l’exponentielle. moi, j’veux juste être dans ses bras. le pire, c’est qu’il travaille ici, dans la pièce d’à côté. que je peux le voir par la fenêtre. qu’il semble occupé avec son foutu papier. j’aimerais qu’il lève la tête vers moi, qu’il me sourit comme il sait si bien le faire, qu’il vienne me chercher pour je ne sais quel prétexte. notre relation n’est inconnue pour personne. les professeurs, les autres pions, tous, ils le savent. ils savent que jòhann est bien trop amoureuse d’ethan.

la sonnerie retentit, et je ne prends même pas la peine de ranger mes affaires. temps pis, je ne vis que pour lui. je cours presque jusqu’à la vie scolaire, j’ai envie d’entendre sa voix, qu’il me prenne dans ses bras. j’ai hâte aussi de rentrer chez lui. dans son petit appart’, bien trop grand pour une seule personne. de me lover dans ses bras, devant la télé, et d’entendre ses mots d’amour, d’entendre ses belles paroles. il est là, occupé avec une élève, un ballon de foot dans les mains. « ethan … ? » je lance ça d’une toute petite voix, dans l’espoir qu’il n’y ai que lui entende. je me sens rougir, baisse la tête pour fixer le bout de mes chaussures. merde. foutue timidité.

je le regarde saluer la brunette, et mon cœur se serre. j’ai toujours l’impression de le déranger. pourtant quand il me parle, un sourire éclaire mon visage. je relève doucement la tête vers lui, les joues colorées d’un léger rouge. il me demande comment s’est passée ma matinée. j’aimerais lui dire qu’elle a été bien trop longue sans lui, mais je pense qu’il froncerait les sourcils et lèverai les yeux ciel, l’air de dire « elle m’énerve à être aussi niaise ». alors je souris et remet une mèche de cheveux derrière mon oreille. « banale. physique, bio et maths. une matinée de S quoi … et la tienne ? » quelques personnes nous regardent et ça me met mal à l’aise. mais je m’accroche à son regard, à son sourire et j’ai moins peur. je parle tout doucement, comme si je lui confiais un secret confidentiel. ma main glisse vers la sienne sans que je m’en rende compte. « c’était qui cette fille ? » oups. j’arrive pas à faire comme si de rien n’était. j’arrive pas à faire comme si j’étais pas jalouse, comme si je m’en fichais des sourires charmeurs qu’il jette à toutes les demoiselles. je m’empresse d’ajouter, pour qu’il ne s’énerve pas : « parce qu’elle me dit quelque chose, mais pas moyen de retrouver son prénom ! ».

je n’ai même pas besoin de lui dire qu’il comprend. il comprend tout en fait, tout quand ça me concerne. il sait exactement déchiffrer mes sentiments, alors que même certains de mes proches n’y parviennent pas. je souris un peu plus, parce que je suis heureuse de l’avoir à mes côtés, je suis heureuse de l’histoire que nous sommes en train d’écrire tous les deux. il souhaite aller fumer et prendre l’air. ça ne m’enchante pas, mais si je peux passer un peu de temps avec lui, alors pourquoi pas ? il entremêle ses doigts aux miens et ces foutus papillons reviennent valser dans mon ventre une fois de plus. il reste mystérieux concernant la petite brune. tant pis, j’aurais essayé.

lorsque nous sommes dehors, ethan me sourit en me disant que je peux parler à voix haute. sa remarque m’arrache un autre sourire, encore un. avec lui, c’est toujours des sourires qui se postent sur mes lèvres. j’ai beaucoup de chance, quand je vois toutes ces filles qui pleurent, parce que leur copain les as trompées … « je sais, mais tu me connais … » je regarde tout autour de nous, les élèves qui forment quelques groupes, qui parlent entre eux, qui s’embrassent, qui s’enlacent, qui se taquine. je pose mon regard sur ethan, qui ne semble déjà plus intéressé par notre petit bout de route. « ethan ? » quand je suis sûre d’avoir à nouveau capté son attention, je l’embrasse sur la joue. « je t’aime. »

mais comment est-ce qu’il pourrait se moquer de moi ? comment il pourrait ne pas m’aimer ? son regard, son sourire … comment ne peuvent-ils pas être sincères ? il me dit qu’il sait, mais non il ne sait pas. il ne sait pas ce que je ressens pour lui, il ne sait pas que l’amour que j’éprouve m’emporte à des années lumières de la réalité. il allume sa cigarette et je grimace. l’odeur m’insupporte, tout comme le goût. je ne lâche pas sa main, je ne le lâche pas des yeux. ethan regarde quelqu’un de loin. et en suivant son regard, je vois mon meilleur ami, qui détourne presque immédiatement le regard. « je reviens. » je lâche la main de mon petit-ami, pour aller saluer ce fou qui passe ses journées à me faire rire. mais j’ai beau le chercher du regard, il semble avoir disparu dans la foule. tant pis, je le croiserai certainement sur le chemin du retour, il m’attrapera dans ses bras, m’accompagnera chez moi et me fera rire, comme d’habitude. il me parlera d’ethan, on se disputera, et demain ça recommencera. je reviens sur mes pas, détaillant encore la foule de mes yeux foncés. en arrivant près d’ethan, je lui pince doucement les côtes, et en me munissant d’un large sourire, je lui chuchote à l’oreille : « dis-moi, t’aurais pas pris un peu de ventre toi ? » je sais exactement ce qu’il faut dire pour le faire partir au quart de tour !